Qu’est-ce que l’attractivité ?
L’attractivité est un concept multidimensionnel qui englobe à la fois des aspects tangibles (rémunération, matériel à disposition, environnement de travail, …) et intangibles (culture, ambiance, reconnaissance, …).
Une entreprise en déficit d’attractivité s’expose à des conséquences multiples tant relatives aux ressources humaines qu’à la production voire à la rentabilité :
- Difficulté voire impossibilité à recruter de nouveaux talents,
- Turn-over élevé et instabilité des équipes en place,
- Manque ou perte d’expertise et de savoir-faire,
- Baisse générale de productivité,
- Atteinte de l’image de marque de l’entreprise,
- Etc.
Une entreprise souffrant d’un manque d’attractivité entre dans un cercle souvent vicieux aboutissant à une lassitude voire épuisement des équipes en place et de lourdes conséquences économiques.
Quels sont les leviers d’amélioration de l’attractivité ?
L’attractivité d’une entreprise repose sur des facteurs intrinsèques et extrinsèques résumés dans le schéma ci-dessous (source : ARACT Bretagne & ANACT).
- Le vivier de main d’œuvre dépend de la présence de lieux de formation, de l’accessibilité de ces formations et des capacités de formation.
- La conjoncture dépend de la situation de l’entreprise au sein de son secteur d’activité : est-elle la seule entreprise de la région ou bien une parmi d’autres dans un bassin très actif ? Tout le secteur recrute-t-il en ce moment du fait d’une augmentation de l’activité ou régresse-t-il ?
- Les conditions d’emploi sont fournies par l’entreprise. Elles concernent le type de contrat proposé, la rémunération, la durée de travail, …
- Le cadre de vie dépend des caractéristiques du territoire d’implantation de l’entreprise : coût des logements, accessibilités des commerces, activités sportives et culturelles, présence d’écoles, de moyens de garde, …
- L’image des métiers correspond à toutes les représentations que nous nous faisons instinctivement à l’évocation d’une activité précises. Elles regroupent les caractéristiques des tâches réalisées, les valeurs du métier, sa culture, ses contraintes, … Ce sont souvent des clichés.
- La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) impacte grandement l’attractivité d’une entreprise. Elle concerne tous les paramètres entrant en interaction avec le salarié dans le cadre de son travail : les relations professionnelles, le management, les moyens mis à disposition, les espaces de travail, …
5 moyens d’améliorer son attractivité grâce à la QVCT
La QVCT est le levier le plus actionnable et le plus rapide à actionner pour l’entreprise. MOTEN vous présente dans cet article 5 moyens d’améliorer son attractivité grâce à la QVCT.
1. Diminuer la pénibilité des postes de travail
La pénibilité est éprouvante à court terme et provoque des pathologies à long terme. Il est donc parfaitement normal qu’un futur salarié ne veuille pas être exposé à des facteurs pouvant impacter sa santé.
Le premier levier des entreprises est donc d’améliorer les conditions de réalisation du travail, de sorte à limiter l’exposition des salariés à quatre familles de facteurs :
MOTEN vous accompagne dans l’identification, la mesure et la diminution de l’impact de ces facteurs de pénibilité sur la santé des salariés actuels et à venir. Découvrez la démarche menée chez Derichebourg !
2. Aménager les espaces de travail
L’aménagement des espaces doit donc être pensé de sorte à fournir un minimum de confort au personnel y évoluant. Cela peut se concrétiser par :
- Un retrait ou la maintenance de tout matériel vétuste ou abîmé,
- Une réorganisation des espaces,
- Une intégration de matériels adaptés à l’activité et choisis en concertation avec les futurs utilisateurs,
- Le test de matériel innovants, comme Air Liquide l’a fait pour améliorer le quotidien des soignantes
- Un (ré)aménagement des espaces communs
La qualité et le confort des espaces communs sont très importants ! C’est ici que les salariés échangent, récupèrent entre deux périodes, mangent ou se changent. Des locaux communs vétustes ne donnent à personne envie d’y revenir ou d’y bâtir des liens.
3. Repenser l’organisation du travail
L’organisation du travail – en particulier lorsqu’elle implique des horaires atypiques, est un bon levier favorisant l’attractivité des métiers :
- Remettre en question les horaires de travail s’ils sont atypiques: certaines entreprises ont conservé des habitudes historiques qui peuvent être remises en question. Peut-on réaliser toute l’activité de jour ? Les salariés en place seraient-ils intéressés par un arrêt des roulements ?
- Favoriser la compatibilité entre travail et vie personnelle: les horaires de prise et de fin de poste peuvent être modifiés selon des paramètres extérieurs qui faciliteraient la vie personnelle des salariés. Il peut par exemple s’agir de modifier les horaires de prise de poste de sorte à ne pas subir la circulation du matin.
- Penser les temps de récupération et de repos: faire en sorte d’avoir des jours consécutifs de repos, avec un temps suffisamment long pour autoriser le changement de rythme entre deux roulements (par exemple) permet de lutter contre la fatigue chronique pouvant s’installer.
- Donner de la visibilité sur le planning: les salariés ont besoin d’organiser leur vie en fonction des horaires de travail, avoir de la visibilité sur une période donnée sans risque de modifications de dernières minutes est un atout.
4. Permettre la participation active des salariés à la vie de la société
Toute personne aime se sentir impliquée dans une dynamique de groupe. Instaurer cette dynamique sur des thématiques d’amélioration continue, de prévention ou de production est un très bon moyen d’augmenter l’attractivité de l’entreprise et de construire un collectif de travail solide.
La meilleure solution pour atteindre ces objectifs est de favoriser la participation des équipes par l’organisation de point dédiés :
- Briefings et/ou débriefings journaliers,
- Points prévention et/ou sécurité,
- Comité de pilotage de projets de changements,
- Organisation de groupes de travail pour mettre en place le changement,
- …
La participation active des salariés aux projets de l’entreprise favorise l’engagement des équipes et évite des écueils couramment retrouvés comme « ils n’utilisent pas la solution qu’on a implanté ».
5. Favoriser l’évolution professionnelle
La possibilité d’évoluer au sein de l’entreprise peut être un argument non-négligeable pour conserver durablement les effectifs en place. L’entreprise peut agir sur ce point en :
- Faisant gagner aux salariés des compétences annexes ou complémentaires à leur métier (prévention, management, maintenance, …),
- Concevant un parcours professionnel clair et partagé pour assurer une poursuite de carrière jalonnée au sein de l’entreprise,
- Favorisant la mobilité d’un métier à un autre au cœur de l’entreprise,
- Travaillant la démarche d’intégration de sorte à rendre visible rapidement les possibilités d’évolution au sein de l’entreprise et les compétences à acquérir pour le/la nouvel(le) arrivant(e).
La gestion de la fin de carrière est aussi un sujet à ne pas écarter : comment assurer la passation des savoirs et le maintien au poste des effectifs vieillissants ?
L’attractivité est un sujet à travailler en continu et sur le long terme
Améliorer l’attractivité des métiers d’une entreprise voire d’un secteur d’activité est un projet de long terme demandant beaucoup de ressources (humaines et temporelles) au début mais dont le retour sur investissement est extrêmement profitable.
Les actions que peut mener l’entreprise en interne (QVCT, processus RH, Ergonomie, …) sont encore plus efficaces lorsqu’elles sont combinées avec des actions externes. Elle peut par exemple :
- Travailler avec les municipalités, la région ou les chambres de commerce locales pour faciliter le rayonnement de l’entreprise sur son territoire : favoriser l’accès aux logements, mettre en place des systèmes de transport dédiés, participer ou sponsoriser des événements du territoire, …
- Contacter la filière, la fédération ou une grande association du secteur d’activité de l’entreprise pour capitaliser sur les bonnes pratiques et compter sur les ressources déjà existantes.
- Produire des contenus pédagogiques à destination du grand public et/ou des organismes de formation et de recrutement, pour déconstruire certains clichés sur les métiers.